Aléatoire

Il cachera sous sa longue chemise noire tout ce qui fait de lui un homme viril. Pour que je puisse m'approcher de lui sans avoir peur. Il avait dit qu'il prendrait soin de moi. On va se voir, je te le jure.  Et dans ses yeux, au hasard d'un détour, il m'a chavirée. Comme si c'était pour rire. Regarde comme je maîtrise la situation et comme tu perds tous tes moyens. De loin il me regardait déjà. Trop occupée j'avais oublié de faire attention, pourtant je sentais qu'il se passait quelque chose. Qu'il était là, quelque part. Forcement. Ses yeux, toujours les mêmes, qui me transpercent à chaque vibration. Il fait le malin parce qu'il sait. Parce que pour abattre le mur il faut être fort. Et que moi, là, j'y arrive plus. C'est pas comme y a 4 ans. Quand tout était différent, quand c'était lui qui chavirait parce que mon innocence l'avait tranquillisé. Qu'il n'y avait rien à craindre. Puisque c'était moi. Le fait est que tout a changé. Qu'il n'est plus le même et que j'ai grandi. Il peut me prendre dans ses bras, me serrer aussi fort qu'il le veut. Ça n'y changera rien. Il y a quelque chose de briser en moi, quelque chose qui me souffle que je ne devrais pas y aller. Et pourtant. Ses mains ont toujours un bout d'enfance et j'ai envie d'y croire encore. L'espoir au fond du ventre me hurle que je peux pas passer à coté.